ADAM CHEF DE L'HUMANITE

ADAM CHEF DE L'HUMANITE

A D A M, chef de l'humanité.

L'Ecclésiastique 49, 16
« Au-dessus de tout être dans la Création est Adam. »

Ecclésiaste 15, 15-20
« Au commencement il a créé l'homme,
Et il l'a laissé dans la main de son conseil.
Si tu le veux, tu garderas les commandements ;
Etre fidèle dépend de ton bon plaisir.
Il a mis devant toi le feu et l'eau,
Du côté que tu voudras tu pourras étendre la main.
L'homme a devant lui la vie et la mort ;
Ce qu'il aura choisi lui sera donné.

Car la sagesse du Seigneur est grande ;
Il est fort et puissant, et il voit toutes choses.
Ses yeux sont sur ceux qui le craignent,
Et il connaît lui-même toutes les œuvres de l'homme.
Il n'a commandé à personne d'être impie,
A personne, il n'a donné la permission de pécher. »

Lettre du R.P. LE FLOCH, C.S. Sp

« Le fait d'une chute originelle, telle que l'enseigne l'Eglise CATHOLIQUE se conçoit difficilement ou même ne se conçoit pas du tout avec l'hypothèse d'un premier homme sans science, soit humaine, soit divine et d'une portée intellectuelle plus que limitée. Pour expliquer les responsabilités qui, en fait, ont été celles d'Adam, et les effroyables suites que l'intelligence de cet homme était ornée de connaissances exceptionnelles et que son libre arbitre était dans des conditions d'indépendance et de souveraine maîtrise dont nul autre depuis n'a approché parmi les hommes. »
R.P. Pègues. Commentaire de la somme théologique de St Thomas d'Aquin.

Le péché originel, dit cette grande lumière de Théologie qu'est le Cardinal Billot, a pour note distinctive qu'il est péché, non de la personne, mais de la nature. Et il fait une analyse profondément lumineuse de cette notion capitale du péché de nature. Dieu a voulu qu'en Adam, dès l'origine, la nature fût ornée de la grâce. Mais, et voici le point capital, Il a voulu que la grâce ornât la nature en Adam, non pas comme nature individuelle seulement, mais comme nature collective, si l'on peut dire ; qu'Adam la possédât, non comme individu seulement, mais comme propriété de l'espèce, comme un héritage familiale à transmettre avec la nature humaine et inséparable d'elle.

Et voici qu'Adam par son péché perd l'état de grâce qu'il avait non seulement à titre individuel,

mais comme chef de l'humanité.

En lui, ce n'est pas la nature individuelle seulement, c'est la nature humaine tout entière qui se trouve spoliée de ce qui était sa propriété spécifique et l'héritage familial puisqu'elle est tout entière en lui comme en son principe. Adam ne pourra communiquer ce qu'il a perdu, et s'il le retrouve pour lui, il ne le retrouvera pas pour les autres. Par sa faute, la grâce comme propriété spécifique, comme héritage familial est définitivement perdue. Ceux qui naîtront d'Adam naîtront par sa faute autrement que Dieu le veut et en ce sens, ils sont pécheurs. Non pas qu'ils soient censés avoir fait ce qu'Adam a fait, mais parce que la nature humaine qui vient en eux y vient autre que Dieu la veut, celui qui la transmis alors n'ayant pu la garder telle que Dieu la lui avait donnée pour la communiquer : voilà le péché de nature. C'est le lumineux enseignement du Cardinal Billot.

Par le péché originel ainsi théologiquement entendu, la souffrance, la maladie, la mort sont entrées dans le monde. L'ordre et l'harmonie subissent un détraquement. L'ascension vers les cimes cesse, et c'est l'évolution, mais l'évolution régressive qui commence. L'exemple le plus frappant que l'on peut prendre concerne les enfants nés de parents alcooliques. Ils sont des enfants dégénérés. Autre exemple : la personne humaine avant la venue du Christ sur la terre. A l'époque, l'homme était considéré comme « un objet animé », la condition de la femme était déplorable, surtout si elle était esclave, soumise au bon vouloir de son maître.

Par la Rédemption du Christ, le monde a la possibilité de devenir plus saint et, en conséquence de progresser aussi sur le plan naturel. Il y a toujours une action de l'âme sur le corps et vice-versa. Il y a aussi une inter-action entre la vie religieuse d'un pays et le climat. Voyez les conséquences de l'homosexualité avec la destruction de Sodome et Gomorrhe. Aujourd'hui, suite au PACS, c'est l'Erika, c'est le Prestige !

Cette affirmation est enseignée par St Paul.
St Paul confirme que la création tout entière a été blessée par le péché.

« La création, en effet, a été assujettie à la vanité, - non de son gré, mais par la volonté de celui qui l'y a soumise – avec l'espérance qu'elle aussi sera affranchie de la servitude de la corruption, pour avoir part à la liberté glorieuse des enfants de Dieu.
Car nous savons que jusqu'à ce jour,
la création tout entière gémit et souffre les douleurs de l'enfantement. » Romains 8, 20-22

« Ingemiscit et parturit… » On se tromperait si l'on croyait qu'il y a dans ce beau passage qu'une idée ingénieuse, mais sans fondement réel, provenant seulement de l'imagination. C'est vraiment de la haute théologie que fait ici l'Apôtre. Et il n'est point seul à le faire. Toute la Bible parle comme lui sur ce point puisqu'elle suppose qu'il existe entre la nature et l'homme une cohésion étroite. La nature, nous l'avons dit plus haut, a été entraînée dans la chute de l'homme et punie de son péché. Lui, cessant d'être « integer » elle a cessé elle aussi d'être une « res integra. » Mais pour le même motif, quand l'homme sera régénéré et transfiguré à tout jamais, la nature partagera également son heureux sort. -
Abbé Fillion, tome VIII, p. 45

Par la faute de l'Homme, elle a été assujettie à la vanité et à la mort.
« Par un seul homme le péché est entré dans le monde, et par le péché la mort. » Romains 5, 12, voir aussi 17.

St Paul ne dit pas « la mort de l'homme » mais simplement « la mort » mais sans préciser davantage. « In hunc mundum » Pas seulement dans le monde humain, mais dans le monde terrestre en général, puisque la nature aussi a été contaminée par le péché d'Adam. - Abbé Fillion, T. 8, p. 45.

A retenir :

"La liberté, affirme saint Thomas, est entièrement enraciné dans l'intelligence.”
« Totius libertatis radix est in ratione constitua . » De veritate, q. 24, a.2

« Dieu peut tout, sauf contraindre l'homme à l'aimer. » Pères de l'Eglise.

« Dieu qui nous a créés sans nous, ne veut ni ne peut nous sauver, c'est-à-dire nous donner son amour sans nous. »
Dom Ch. Massaky osb, in Le Péché originel – Les éditions de la Source.

 

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