Algérie : persécutions antireligieuses
? L?Église d?Algérie, limitée dans ses activités par la loi algérienne de 2006, souffre comme dans beaucoup
de pays musulmans d?une persécution insidieuse.
Sur 33 millions d'habitants, les chrétiens d'Algérie représentent quelques 11.000 personnes, en majorité
catholiques. Mais cette petite communauté n?a pas la vie facile.
Tout récemment, l'ancien président de l'église protestante d'Algérie, Hugh Jonhson, de nationalité américaine,
à la retraite depuis 2006, s'est vu notifier par la police algérienne l'obligation de quitter le territoire. Son titre
de séjour, venu à échéance en mai 2007, n?a pas été renouvelé. Les autorités lui ont accordé depuis des
prorogations de trois mois, dont la dernière expire en mai.
À la suite de l?annonce de cette expulsion, les évêques d'Algérie (Mgr Henri Tessier, archevêque d'Alger,
Gabriel Piroird, évêque de Constantine, Alphonse Georger, évêque d'Oran et Claude Rault, évêque de
Laghouat) ont entrepris une démarche auprès du ministre des Affaires religieuses, Bouabdallah Ghlamallah
pour réclamer l'annulation de la décision.
Dans une lettre rendu publique, ils ont exprimé
« l'inquiétude de la communauté catholique » face aux « obstacles » et aux « difficultés » auxquels se heurtent
les chrétiens en Algérie.
Les évêques constatent que de plus en plus fréquemment, des visas d?entrée en Algérie sont refusés à des
membres de congrégations religieuses. Ils se plaignent qu?un prêtre catholique français d'Oran, le père Pierre
Wallez, ait été condamné à un an de prison avec sursis pour avoir « animé un culte » auprès de migrants
clandestins camerounais. Une action assimilée par les autorités algérienne à du prosélytisme, interdit par la
loi. Une fois de plus l?attitude du gouvernement algérien pose le problème de la réciprocité et du respect
? Algérie:des imams envoyés en France
L'Algérie va envoyer dimanche en France 29 imams et deux femmes prédicatrices ("mourchidate") pour
encadrer des mosquées en application d'un accord entre le ministère algérien des Affaires religieuses et
l'Association de la mosquée de Paris, a annoncé samedi l'agence de presse APS. Ces ministres du culte ont été
désignés pour une durée de quatre ans, selon cette source.
Le ministre des Affaires religieuses Bouabdallah Ghlamallah a appelé les imams et les mourchidate à la veille
de leur départ à oeuvrer pour "la diffusion des valeurs de tolérance, de magnanimité et d'altruisme".
Il a également a appelé "à se rapprocher des enfants des immigrés pour leur inculquer le sens de la citoyenneté
et de la loyauté envers la patrie" et demandé aux imams "de respecter les lois de l'Etat hôte.
"Vous êtes chargés de prêcher et non de mener une guerre, d'où la nécessité de faire montre d'une conduite
exemplaire, de dialoguer de la meilleure manière avec l'autre, notamment les non-musulmans, et de veiller à
mettre en valeur la véritable image de l'islam", a-t-il dit.
Source : AFP