APPARITIONS DE L'ILE BOUCHARD - 1947 (4)

APPARITIONS  DE  L'ILE  BOUCHARD  -  1947  (4)  

 

LE SOURIRE DE MARIE 

 

« On s?arrêta de prier puis, plutôt effrayées, on sortit de l?église. On aperçut dans la rue Sergine Croizon 

[treize ans] et sa petite s”ur Laura [huit ans et demi] qui allaient à l?école. On leur raconta ce qu?on avait vu 

et elles rentrèrent avec nous dans l?église pour voir la Dame. » 

 

Les cinq fillettes s?engagent ensemble dans la nef de la Sainte Vierge. Lorsqu?elles sont à la hauteur de la 

statue de sainte Thérèse, Laura s?écrie : 

 

« Je vois une belle Dame et un Ange ! »  

 

Mais Sergine, elle, ne voit rien. 

 

Arrivées devant l?autel, elles s?agenouillent devant la belle Dame qui les a attendues. Elles récitent un 

NOTRE PÈRE, UNE DIZAINE DE CHAPELET et trois fois l?invocation: 

 

Ô MARIE CONÇUE SANS PÉCHÉ, PRIEZ POUR NOUS QUI AVONS RECOURS À VOUS. 

 

Cette prière terminée, la Dame disparaît, après leur avoir souri à toutes, comme à Pontmain, spécialement à 

Jeanne Aubry, la plus petite. Alors les enfants se lèvent et vont à l?école. 

 

LE PREMIER RÉCIT 

 

L?école Saint-Gilles était tenue par des religieuses de Sainte-Anne, institutrices et gardes-malades très aimées 

de la population. 

 

Chassées en 1910 par la République (laïque et anti-Dieu), 

 

elles étaient revenues, en habit séculier, dès 1911. Le curé de l?époque avait alors consacré l?école à la Sainte 

Vierge. 

 

« Cette école libre fut un fondement solide pour entretenir, pendant toute la première moitié du XXe siècle, la 

formation humaine et chrétienne, et susciter la ferveur religieuse à L?Île-Bouchard. » (Colloque Mémoire et 

espérance, p. 102) 

 

En arrivant sur la cour de récréation, les enfants racontent à leurs compagnes ce qu?elles ont vu, puis viennent 

le redire au curé et à s”ur Saint-Léon de la Croix, la directrice de l?école. Cette dernière traite Jacqueline de 

folle et monsieur le Curé lui dit : 

 

« Tu as vu trouble à travers tes grandes lunettes. » 

 

Elle était myope en effet, et portait des lunettes, détail important. Intrigué, le curé se décide cependant à 

interroger séparément les enfants, en présence de s”ur Saint-Léon. Jacqueline raconte : 

 

« J?ai vu une belle Dame vêtue d?une robe blanche, ceinture bleue, voile blanc légèrement brodé autour. Le 

voile reposait sur le front. Les pieds de la  Dame étaient nus et apparents et reposaient sur une pierre 

rectangulaire formant le bas de la grotte dans laquelle elle nous est apparue. À son bras droit était passé un 

chapelet aux  grains blancs montés sur une chaîne d?or et à l?extrémité duquel était suspendu un beau crucifix 

en or. Les cheveux étaient blonds et longs et retombaient sur le devant, de chaque côté, en formant deux 

anglaises. La ceinture bleue était un large  ruban et les manches de la robe étaient vagues. À ses pieds, cinq 

roses, de couleur rose, lumineuses, formaient une guirlande en forme de demi-cercle qui se terminait par deux 

feuilles vertes reposant sur les deux extrémités de la pierre. 

 

« L?Ange se tenait sur une pierre plate de même couleur que la grotte mais en dehors d?elle, le genou droit à 

terre, à peu de distance de la Dame et à sa droite. Il était vêtu d?une robe blanche et avait des ailes blanches 

aux bords dorés. Il tenait à la main droite un lis blanc et l?autre main reposait sur sa poitrine. Les cheveux 

étaient blonds, en forme d?anglaises. » 

 

L?ange, un genou en terre, avec un lys à la main, est donc bien celui de l?Annonciation, tel que le fit peindre 

Jeanne d?Arc sur son pennon, par un artisan de Tours, en l?honneur de Notre-Dame du Puy et de son jubilé, 

en 1429. 

 

Les autres petites filles ayant fait la même description, monsieur le Curé quitte l?école en leur recommandant 

de rester bien sages. Aussitôt après son départ, Jacqueline s?approche de la s”ur directrice et lui dit : 

 

« Ô chère s”ur, si vous saviez comme la Sainte Vierge était belle ! » 

? Puisqu?elle était si belle, réplique la s”ur, si j?avais été à ta place je serais restée à l?église. » 

 

Prenant sa maîtresse au mot, Jacqueline invite ses amies à retourner à l?église, en leur disant : 

 

« Allons voir si elle y est encore ! » 

 

Apercevant dans la rue le curé qui rentre chez lui, elles empruntent un chemin détourné, craignant, comme 

elles l?avoueront plus tard, qu?il ne les empêche de retourner à l?église. Elles n?ont donc pas la conscience 

tout à fait tranquille. Cependant elles sont comme poussées par une force invincible à retourner à l?église. 

 

« PRIEZ POUR LA FRANCE. » 

 

À peine les enfants sont-elles à genoux devant l?autel de la Sainte Vierge, que la belle Dame, accompagnée 

de l?Ange, se montre de nouveau à elles. 

Prenant la parole pour la première fois, avec une expression d?indicible tristesse, elle leur dit : 

 

« Dites aux petits enfants de prier pour la France, car elle en a grand besoin. » 

 

La Dame a insisté sur le mot "France". Poussées par Jacqueline, les deux plus petites demandent : 

 

« Madame, êtes-vous notre Maman du Ciel ? » 

 

Le visage de la Dame s?éclaire d?un sourire, et elle répond d?une voix douce et lente : 

 

« Oui, je suis votre Maman du Ciel. » 

 

En prononçant le mot "Ciel ", la Sainte Vierge a tourné ses yeux bleus très purs vers le Ciel. Jacqueline 

s?enhardit et demande elle-même à la Dame : 

 

« Quel est l?Ange qui vous accompagne ? » 

 

L?Ange se détourne et répond en souriant : 

 

« Je suis l?ange Gabriel. » 

 

Ce furent les seules paroles prononcées par l?Ange à l?adresse des enfants, pendant toutes les apparitions. 

 

Puis la Dame tend la main droite et dit : 

 

« Donnez-moi votre main à embrasser, chacune à votre tour. » 

 

Elles approchent sans crainte et la Dame, se penchant, prend lentement leur main droite, l?embrasse sur sa 

face dorsale, à l?extrémité de l?index, du médius et de l?annulaire et leur dit en les congédiant : 

 

« Revenez ce soir à 5 heures et demain à 1 heure. » 

 

Alors la vision disparaît et les enfants retournent à l?école. Elles remarquent que la trace du baiser de la Dame 

est restée sur leurs mains et se signale par un ovale blanc. 

 

« Dépêchons-nous, dit Jacqueline, la chère s”ur sera bien obligée de nous croire, cette fois-ci. » 

 

Malheureusement, la trace disparaît à la sortie de l?église pour l?une, à la porte de l?école pour les autres. 

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