APPARITIONS DE L'ILE BOUCHARD - 1947 (5)

APPARITIONS  DE  L'ILE  BOUCHARD  -  1947  (5)  

 

LA VIERGE MARIE 

DESCENDUE DU CIEL AVEC SON CORPS 

 

Nous étions en 1947. 

 

Le pape Pie XII se préparait à définir solennellement le dogme de l?Assomption de la Très Sainte 

Vierge, montée au Ciel avec son corps. 

 

Comme c?était un sujet d?ardentes controverses dans l?Église, le Pape allait devoir faire appel à son 

magistère solennel et infaillible. Eh bien, à L?Île-Bouchard, la Reine du Ciel a voulu manifester d?avance la 

vérité du dogme, qui sera défini le 1er novembre 1950. En embrassant la main des enfants, et en y laissant une 

trace sensible de son baiser, la Sainte Vierge a voulu faire comme Jésus, son Fils, avec Thomas l?incrédule : 

 

Donne ta main et mets-la dans mon côté    

 

[   ] Pour nous convaincre, la Sainte Vierge est redescendue du Ciel, avec son corps, elle a pris la main des 

enfants, avec sa main à Elle ! et y a déposé un baiser avec sa bouche    « Je sentais la chaleur, la tiédeur des 

lèvres de la Sainte Vierge, témoignera Jacqueline. C?était une totale et vraie présence. » [   ] 

 

LA DAME EST REVENUE ET NOUS REGARDE. 

 

Lorsque les enfants arrivent à l?école, la s”ur directrice demande aux petites d?où elles viennent : 

« Nous venons de l?église, répond Jacqueline, vous nous avez dit que nous aurions dû y rester. 

« C?est bien, et qu?avez-vous vu ? » 

 

Les fillettes relatent ce qu?elles ont vu et rapportent les paroles de la Dame. Plus troublée qu?elle ne veut le 

paraître, s”ur Saint-Léon demande à 16 heures à Jacqueline et à Nicole de lui raconter, séparément et par 

écrit, ce qu?elles ont vu et entendu lors des deux apparitions au début de l?après-midi. Les deux copies 

relatent les mêmes choses, avec les mêmes détails. 

 

Au soir du 8 décembre à 17 heures, un salut du Saint-Sacrement, précédé du chapelet, est donné dans l?église 

Saint-Gilles. Seule Jacqueline est présente. Pendant la cinquième dizaine, l?enfant manifeste une inquiétude 

évidente, tournant la tête à droite, à gauche, semblant chercher quelqu?un. 

 

Enfin, quoique cela soit défendu, elle retourne la tête et, de ses yeux suppliants, fixe ceux de s”ur Saint-Léon 

de la Croix comme pour demander quelque chose. La s”ur lui fait signe de se retourner vers l?autel. 

Jacqueline obéit aussitôt. C?est d?ailleurs le début du Salut, et la belle Dame, car c?est elle ! disparaît alors, 

s?effaçant au moment où le curé apporte le Saint-Sacrement sur l?autel de la Sainte Vierge. 

 

Après la bénédiction, lorsque le curé rapporte le bon Dieu au maître-autel et qu?on entonne le chant : 

 

"O MARIE ! CONÇUE SANS PÉCHÉ, PRIEZ POUR LA FRANCE", 

 

la Dame et l?ange réapparaissent dans la lumière. S”ur Saint-Léon, après avoir congédié les autres enfants, 

s?approche de Jacqueline qui lui dit : 

 

« Chère s”ur, la Dame est revenue, elle est là, elle nous regarde ; que faut-il faire ? 

 

- Mais, où est-elle ? demande la s”ur décontenancée. 

- Voyons, vous la voyez bien, chère s”ur, elle est là. » La s”ur conseille alors à Jacqueline de réciter avec elle 

 

son chapelet et s?agenouille près d?elle. 

 

« Alors je puis dire que c?est la seule fois où j?ai vu la Sainte Vierge tant sourire, racontera Jacqueline. 

 

Devant la chère s”ur qui avait peur, mais qui avait peur ! elle souriait. » 

 

Lorsque la dizaine est terminée, Jacqueline dit : 

 

« Elle est partie ! » 

 

- Ouf ! » fait la s”ur Saint-Léon, qui s?empresse d?aller tout raconter au curé. 

 

Le fait que la Dame ait disparu juste au moment où le Saint-Sacrement était apporté dans sa chapelle frappa le 

bon abbé Ségelle. 

 

« Ce soir, monsieur le Curé commença à être touché, racontera Jacqueline. Il fut frappé par le fait que la 

Sainte Vierge avait disparu au moment où il avait apporté le Saint-Sacrement. La Sainte Vierge s?était 

effacée pour laisser la place à son Fils. Il se disait : "Une enfant ne peut pas inventer cela." » (cité par le Père 

 

Marie-Réginald Vernet, L?Île-Bouchard, la Vierge et ses apparitions, 1992, p. 154) 

Le curé Ségelle était de la race des Des Genettes, Peyramale et Guérin, images vivantes du juste Joseph dans 

leur paroisse, alliant un c”ur plein de dévotion à une prudence éclairée, dans un grand esprit de soumission 

ux lois de l?Église. 

 

Nommé à L?Île-Bouchard le 8 décembre 1921, il y avait développé une ardente dévotion eucharistique et 

mariale, source d?”uvres multiples, qui faisaient dire aux missionnaires de passage « n?avoir pas vu ailleurs 

pareille générosité ». 

 

Le 15 juin 1944, il organisait le "grand retour" de Notre-Dame de Boulogne dans sa paroisse, précédé d?un 

triduum de supplications, qu?il concluait par ces mots : 

 

« Puisse la France recevoir bientôt le fruit des prières et des sacrifices accomplis dans les deux 

paroisses. Dieu seul peut la sauver    Notre-Dame obtiendra ce salut. » 

 

L?année 1947 fut marquée par une fervente mission pascale prêchée par les montfortains, dont les fruits se 

firent sentir jusqu?en automne, pendant le mois du Rosaire, où les fidèles se pressèrent chaque jour nombreux 

dans l?église. Bref, on priait déjà beaucoup à L?Île-Bouchard, comme à Pontmain, quand la Sainte Vierge y 

apparut pour  exhorter ses enfants à prier davantage. 

 

POUR LA FRANCE EN GRAND DANGER 

 

Le mardi 9 décembre 1947, les quatre fillettes essuient les rebuffades des grandes personnes auxquelles elles 

 

racontent leurs visions. 

 

« Que me racontes-tu là ?    

 

- Tu es folle !    

 

- Tu es une sotte !    

 

- Cesse de me raconter de telles histoires ! » 

 

« Croyez-y pas si vous voulez, moi z?ai vu, z?y crois », répond invariablement Jeannette Aubry. Sa mère, 

pourtant, lui interdira ce jour-là d?aller à l?église après la classe, pour voir la Dame : 

« Je te le défends ! C?est pas la Sainte Vierge que tu vois, c?est le diable. Si tu retournes à l?église  à 5 

heures, la belle Dame, comme tu dis, t?emmènera et tu ne me verras plus. » 

 

Comme à Fatima ! où le curé disait que c?était peut-être le diable ! 

 

A 1 heure de l?après-midi, les voyantes se placent, comme la veille, devant l?autel de la Sainte Vierge, et 

commencent le chapelet. Bientôt la lumière apparaît, « un globe de lumière » s?ouvre et un rideau argenté se 

déploie, couvrant la moitié du vitrail de gauche et la moitié de l?autel de Notre-Dame des Victoires. Sur ce 

fond de rideau se détache une grotte et, dans cette grotte, la Dame. À quelque distance, sous une voûte de 

rocher, l?Ange, à gauche de la Dame, cette fois. 

Sous les pieds de la Dame, l?invocation de la veille : 

 

"Ô MARIE CONÇUE SANS PÉCHÉ   " a été remplacée par ces mots : 

"JE SUIS L?IMMACULÉE CONCEPTION". 

 

Des lettres brillantes, en partie cachées par les mains de la Dame, apparaissent sur sa poitrine : MA     CAT. 

Les voyantes sont seules dans l?église. Trois amies les attendent dehors. Jacqueline a promis de demander à 

la Dame si elles pouvaient entrer. Elle le fait. 

 

« Oui, répond la Dame, mais elles ne me verront pas. » 

 

Jacqueline s?empresse d?aller le dire à ses amies. Une femme du village, madame Trinson, survenue sur les 

entrefaites, se joint aux enfants et pénètre  avec elles dans l?église. 

 

Dès le retour de Jacqueline, la Dame levant sa main droite à la hauteur de sa joue, fait signe de l?index 

d?approcher. Quand les quatre fillettes sont près d?elle, elle les invite à s?approcher d?elle : 

 

« Embrassez la croix de mon chapelet. » 

 

Jacqueline et Nicole, en se haussant sur la pointe des pieds, parviennent à atteindre le crucifix que la Dame 

tient dans sa main, mais Laura et Jeannette, trop petites, doivent être soulevées à bout de bras par Jacqueline. 

 

Ce que celle-ci fait sans aucun effort. 

 

Lorsqu?elles ont, toutes les quatre, baisé le crucifix d?or, elles font très, très lentement, le signe de Croix, à 

l?imitation de Celle qui vient de les unir d?une manière si simple mais très intime à sa compassion. 

« Qu?il est impressionnant ce signe de la  croix ! » diront-elles. 

 

Puis la Dame, devenue subitement toute triste, dit : 

 

« Je vais vous dire un secret que vous pourrez redire dans trois jours : 

Priez pour la France qui, ces jours-ci, est en grand danger. » 

 

La France ! 

 

C?est bien « pour la France » qu?il faut prier, n?en déplaise à nos théologiens modernes : 

 

« On est aujourd?hui quelque peu gêné par cet aspect du message. Dans la pastorale actuelle, inviter les 

fidèles à prier pour la France expose à l?incompréhension et peut provoquer même une certaine irritation (!). 

On accepte mieux de prier pour l?Europe  qui se construit et surtout pour l?humanité entière. » (P. de La 

Soujeole, colloque Mémoire et espérance, 2004, p. 293) 

 

Non ! Ce n?est pas « pour l?Europe », dont le projet germait déjà dans les cervelles fumeuses de certains 

démocrates chrétiens comme Schuman ou Bidault, au seul bénéfice de la grande finance internationale, ni 

pour l?humanité tout entière, mais « pour la France », la seule France ! 

 

que la Sainte Vierge est venue demander de prier à L?Île-Bouchard. 

 

À la rue du Bac déjà, le globe représentait : 

 

« la France en particulier ». 

 

Puis la Dame continue : 

 

« Allez dire à monsieur le Curé de venir à 2 heures, d?amener les enfants et la foule pour prier. » 

 

Jacqueline se retourne alors vers madame Trinson, et les trois amies, et leur dit :

 

« La Sainte Vierge demande la foule. Où donc la prendre ? » 

 

Madame Trinson, très émue, lui répond : 

 

? Ne te tourmente pas, ces petites et moi la commençons. » 

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