APPARITIONS DE L'ILE BOUCHARD - 1947

APPARITIONS  DE  L'ILE  BOUCHARD  -  1947  (1)  

 

Les apparitions de l?Ile-Bouchard 

 

8-14 Décembre 1947 

 

par Frère Thomas 

extraits de « Il est ressuscité » n° 41, déc. 2005 

 

Novembre 1947. La révolution gronde en France. 

 

Le pays est au bord de l?abîme : faillite économique due à une gestion calamiteuse de l?après-guerre, 

impuissance des pouvoirs publics, grèves à caractère insurrectionnel dans un climat international de  guerre 

froide, tout est prêt pour le Grand Soir que les communistes attendent depuis 1917, en France depuis 

1944. 

 

Le maire communiste d?une ville ouvrière du Gard en témoigne : 

« Les grèves de 1947-1948 ont été terribles. C?était une lutte armée    Les mineurs avaient gardé l?esprit 

maquisard. Ils avaient de vieux fusils et des bâtons. Nos gars rêvaient toujours à la libération ; ils croyaient 

que la révolution allait venir. Pour nous, les responsables du Parti, c?était très difficile de contenir nos 

camarades. Ils étaient prêts à tout foutre en l?air    Les socialistes étaient au ministère. » (cité par Dominique 

Desanti, L?année où le monde a tremblé, 1976, p. 336) 

 

[   ] Que l?Immaculée (La Vierge MARIE) soit intervenue en 1947 dans nos affaires politiques remet en 

cause l?agnosticisme de notre histoire officielle et le laïcisme bétonné de notre État républicain. Car les faits 

sont là. [   ] 

 

« L?ANNÉE TERRIBLE » 

 

Tout le monde parle du "coup de Prague" du 21 février 1948, où les Soviétiques s?emparèrent de la  ville par 

la force, remettant dans le camp communiste la Tchécoslovaquie qui avait tenté de s?en évader. On sait moins 

qu?un autre coup se préparait en France, un an plus tôt. 

Les Soviétiques disposaient alors en effet dans notre pays de 1 500 à 2 000 cadres à leur solde, ce qui leur 

permettait de lire à livre ouvert chez nous (L ?espionnage soviétique en France, P. de Villemarest, NEL, 

1971, p.69). 

 

De 1943 à 1947, le parti communiste a consolidé son dispositif de double pouvoir : au gouvernement et dans 

le pays. 

 

Inlassablement, il a renforcé ses structures et amélioré son encadrement. « Il domine la CGT, force 

primordiale du syndicalisme français. Il a placé ses hommes dans les entreprises nationalisées. Il 

dispose d?une presse nombreuse, n?est pas dépourvu de moyens financiers, ni d?armements, car peu 

d?armes ont été rendues après la Libération. » (Le parti communiste veut-il prendre le pouvoir ? 

 

Jean-Jacques Becker, 1981, Seuil, p. 189) 

 

Le 5 mai 1947, cinq ministres communistes sont renvoyés par le socialiste Ramadier, pour avoir "trahi" la 

solidarité gouvernementale, en refusant de voter des crédits pour l?Indochine et en critiquant sa politique 

anti-inflationniste. 

 

C?est la fin du tripartisme et le commencement des troubles sociaux. L?impuissance de l?État provoque la 

montée en puissance des forces révolutionnaires, par syndicats et partis interposés. 

Le ravitaillement devient de plus en plus difficile. La ration quotidienne de pain est réduite à 250 grammes en 

mai, puis à 200 grammes en août. Les prix des denrées alimentaires flambent. Le pays ne vit plus qu?en 

achetant des céréales et du charbon aux États-Unis, liquidant pour cela ses dernières réserves monétaires. Le 

déficit de la balance commerciale a doublé en deux ans. Les caisses sont vides : le stock d?or est passé de 1 

600 tonnes en 1944 à 400 en décembre 1947. 

 

William Clayton, sous-secrétaire d?État américain au Trésor, envoyé par le président Truman pour évaluer la 

situation en Europe, revient effrayé de sa mission. Le plan Marshall est alors proposé le 5 juin « contre la 

faim, la misère, le désespoir et le chaos ».  

 

L?Union soviétique refuse de s?y associer, accentuant sa mainmise sur les pays d?Europe centrale et 

s?engageant dans une nouvelle étape de réarmement. C?est le début de la guerre froide. 

 

Le PCF, qui entend revenir au pouvoir, hésite encore à s?engager dans la lutte contre le gouvernement. Mais, 

du 22 au 28 septembre, une réunion secrète des représentants des neufs partis communistes européens à 

Sklarska Poreba en Pologne, permet au Kominform, bureau de propagande du communisme international, de 

les reprendre en main. « Le monde, leur explique Jdanov, est désormais divisé en deux camps antagonistes. 

Plus aucune alliance n?est possible avec les autres partis de gauche. Il faut combattre à fond le nouvel ennemi 

: l?impérialisme américain. » 

 

Les communistes français, accusés d?avoir cédé au "crétinisme parlementaire" ( !) et "oublié" de prendre le 

pouvoir en 1944, doivent faire leur autocritique. 

 

Le 2 octobre, au vélodrome d?hiver, Maurice Thorez s?exécute et déclare que le moment est venu « 

d?imposer un gouvernement démocratique où la classe ouvrière et son parti exercent enfin un rôle 

dirigeant. Il faut que ça change ! » Les troupes sont prêtes. 

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