Une Ecole est aujourd'hui en train de se fonder, sous l'impulsion de quelques lettrés musulmans, pour
édulcorer la doctrine du Coran, si contraire à la raison, à la nature de Dieu et également si répugnante même et
surtout dans les milieux qui se vantent de n'avoir aucune religion.
Ce mouvement, parti d'Égypte, a eu à sa tête le Cheikh Mohamed Abdou, grand mufti, qui, pour appuyer sa
campagne, a composé un traité de théologie : Risalat et Touhid ou Traité de la Croyance à l'Unité de Dieu.
Pour lui, le fameux verset du Sabre n'a pour but que de mettre les musulmans sur la défensive à l'égard des
M. Bechir Star est sans doute de son École, en Tunisie, comme M. Kamal Mohamed ben Mostafa l'est en
Algérie. Ce dernier, professeur à la mosquée Safir d?Alger, a publié en 1902, sous le patronage du
Gouvernement général, un opuscule intitulé :
La tolérance religieuse de l'Islamisme. Sa thèse, on le devine, est celle-ci:
L'Islam est la plus tolérante des religions. Il insiste avec complaisance sur le :
« Pas de contrainte en religion. », (de la Sour. 2, v. 257, p. 7)
Mais il ne remarque pas qu'il est ainsi obligé de renier tout le passé de l'Islam, ainsi que la théorie admise
universellement par ses coreligionnaires, des versets abrogeants et des versets abrogés, et d'accepter le
contre-sens historique du Cheikh Abdou qu'il appelle le dernier des imans, l'homme remarquable par ses
mérites, le savant des savants de l?univers entier (p. 32), en appliquant à l'état de défensive contre les Persans
et les Romains la ruée contre les infidèles, préconisée par le verset du Sabre.
Cfr. également un ouvrage fait en collaboration par trois auteurs et portant ce titre :
L'Esprit libéral du Coran, Leroux, 1905.
Que ces Messieurs édulcorent tant qu'ils voudront le Coran, c'est bien ! mais qu'ils ne prétendent pas nous le
présenter tel que Mahomet l'a donné à ses Ansars, tel qu'il a été appliqué pendant dix siècles contre l'Europe
chrétienne, et tel qu'il l'était naguère encore à l'égard des populations nègres du Soudan et de l'Afrique
Cette note du P. Giacohetti concorde parfaitement avec l'opinion émise par M. Snouck Hurgronje, dans quatre
conférences qu'il a faites (Octobre 1913) sur l'islam dans les Colonies hollandaises.
Ce savant, aujourd'hui Conseiller du Gouvernement général des Indes néerlandaises pour la politique
indigène, a passé une partie de sa jeunesse à La Mecque et a étudié à fond tout ce qui concerne le Coran et
Voici un passage de son discours sur la Politique musulmane dans les Indes néerlandaises (Collection d e la
Revue du monde musulman, Paris, E. Leroux, p. 16-17)
« Nous ne saurions prétendre avec le professeur Arnold qui se trouve, en cela, en contradiction avec les
jurisconsultes musulmans de tous les siècles que ce système belliqueux (la guerre sainte) n'est pas le véritable,
qu'il repose sur une fausse interprétation de certains versets du Coran, et que le véritable Islam ne demande sa
propagation qu'à la persuasion.
« Un petit groupe de mahométans se montrent actuellement, il est vrai, partisans de cette adaptation de l'Islam
aux conceptions modernes. Mais ils représentent aussi peu la doctrine de la religion dont ils sont adeptes par
naissance que les modernistes celle de l'Eglise catholique.
« On pourrait plus facilement attribuer quelque valeur à l'argument que, dans l'Islam, plus encore qu'ailleurs,
la théorie et la pratique, la doctrine et la vie, sont fréquemment en contradiction.
En effet, les gouverneurs musulmans ont pris souvent, envers les non-croyants du dedans et du dehors, une
attitude beaucoup moins intransigeante que ne le leur prescrivait le dogme. D'autre part, on a souvent vu la
foule populaire se permettre envers les « tolérés » des excès sévèrement condamnés par la loi mahométane. Mais ce qui est beaucoup plus significatif
que ces déviations à droite ou à gauche, c'est le fait incontestable que la doctrine de la guerre sainte, avec ses
annexes, est le développement logique des principes que nous voyons à l'?uvre dans la conquête de La
Mecque par Mahomet etc. etc.