Extraits du livre : MOI, AÏCHA, 9 ans, épouse du Prophète.
Leïla MOUNIRA - Editions de Paris.
Page 11 : (C'est Aïcha qui parle). « J'en ai pour preuve que l' ange Gabriel lui dictait ses versets, alors
même que nous étions enlacés. »
Page 28 : « J' apprenais à lire et à écrire grâce à Zouheyna qui me donnait des leçons entre deux jeux. Et
Mahomet me visitait. C' est ainsi que j' ai connu l' Islam peu à peu. Mon attrait pour Mahomet augmentait au
fur et à mesure qu' il me contait ses démêlés avec l' ange, avec Dieu, et cette mission dont il était investi. Je
l' écoutais, suspendue à ses lèvres. Il m' expliquait qu' avant même la première apparition, il percevait déjà
des phénomènes bizarres ; quand il marchait sur la route il entendait des voix sortant de chaque pierre et de
chaque colline, et la nuit, il voyait en songe un être énorme, dont la tête touchait le ciel et dont les pieds
touchaient la terre, et qui s approchait de lui
Moi, j aurais eu drôlement peur à sa place ! J' aurais certainement hurlé pour que ma mère vienne me
réconforter. Mahomet n' avait plus de mère depuis longtemps. Mais il avait Khadija. Sur ses conseils, il
décida de se retirer dans les montagnes pour méditer. Il me décrivit sa frayeur, lorsque retiré dans la grotte, sur
le mont Hira, l'ange Gabriel lui apparut . Ce fut une vraie vision. Comme le surgissement de l'aube. Une
brisure soudaine, l' apparition instantanée de l' astre. Il se produisit une grande secousse, puis en un instant
tout rentra dans la paix. Et l'ange lui ordonna de prévenir les hommes. Mahomet avait d' abord cru à quelque
hallucination. Mais Gabriel l' avait saisi, et l' avait serré fortement contre lui, pour lui dicter ses versets avant
de le lâcher. Terrorisé, l' envoyé de Dieu avait même pensé à se jeter dans le vide, du haut des montagnes, se
croyant possédé par quelques démons. »
Page 31 : « Les gens venaient nombreux devant le temple, et se pressaient pour l' écouter. ( ) Moi, je me suis
caché derrière un muret, et j' ai attenu. Soudain, je l' ai vu entrer en TRANSE parce qu' Allah lui parlait. Son
front s' est couvert de sueur, il était secoué de frisson, ça avait l' air très éprouvant. On lui a mis un manteau
sur les épaules et sur la tête et il a commencé à répéter les versets que Dieu lui dictait. »
Page 96 : Et puis, il y avait les révélations du Coran qui continuaient. Parfois elles survenaient comme
réponse à une question posée par un disciple. Mais ça venait généralement plus tard. Et je peux prétendre être
la seule épouse du Prophète , à qui il soit arrivé la chose suivante ; Mahomet entrait en transe, à cause d' une
révélation alors qu' il se trouvait entre mes cuisses ! D' abord je voyais son visage changer de couleur, puis
son front se couvrir de sueur, tandis qu' il respirait d' une voix rauque et soufflait bruyamment. Je croyais en
être la cause, mais bien vite, je comprenais qu' il ne s' agissait pas de cela. L' ange Gabriel lui dictait ses
versets ! Je ne m' affolais pas. J'attendais tout simplement. Pour Mahomet, c' était très épuisant. Il me dit
un jour : La révélation m' arrive pareille au tintement d' une clochette ou un bruissement d' ailes. Puis
l' ange m' apparaît avec une clarté semblable à celle de l' aurore. Je ruisselle de sueur en même temps j'ai
très froid. Aussi, lorsque tu me vois dans cet état, recouvre-moi d' une couverture. C' est ce que je faisais.
J'attrapais la couverture rayée du Yémen qui constituait mon lit, et je la jetais sur ses épaules et la sur sa tête,
alors qu' il se trouvait toujours en moi. Quand il revenait de son extase, il me disait ce qui lui avait été
rapporté par l' ange, et j' apprenais par coeur les versets. Ou alors je me levais, si Mahomet voulait bien me
laisser, et je consignais tout par écrit sur un morceau de soie blanche. »
Page 140 : « L'ange Gabriel lui apparut et lui dit : Dieu te commande de châtier la tribu juive des Qorayza,
pour prix de leur trahison, même s ils ne purent mettre leur plan à exécution. »
( ) Mahomet déclara d' une voix forte et sans pitié :
"Tous les hommes sont condamnés à mort.
Les femmes et les enfants seront réduits en esclavage. »
Page 165 : A Oum Salamah :
Ne m' occasionne pas d' ennuis à cause de Aïcha. Par Allah !
Jamais révélation ne m' a été faite pendant que j' étais entre les cuisses d' une seule femme parmi vous, sauf
Page 192 : Mahomet passa les dernières heures de sa vie dans le calme, serré contre moi, la sueur de son front
mouillant mes vêtements. Et c' est ainsi qu' il expira.
Entre mes bras aimants. »