L'EGLISE ET LES RELIGIONS NON CHRETIENNES

L 'EGLISE ET LES RELIGIONS NON CHRETIENNES

 

L’EGLISE ET LES RELIGIONS NON CHRETIENNES

Du Père Henry Van Straelen SVD  Ed. Beauchesne – pages 40-41

« L'argumentation de Nicetas peut être regroupée en quatre thèmes polémiques. D'abord, Mahomet est un faux prophète et le Coran est une fausse Ecriture. Son analyse du Coran s'intéresse autant à la psychologie du prophète qu'au contenu doctrinal de l'islam. Selon Nicétas, Mahomet était obsédé par le besoin de faire accréditer sa mission et de faire admettre l'origine divine de son message. Ce besoin explique sa méthode : impostures, hypocrisie, astuces, simulations, mensonges. Le but du prophète est la destruction de la religion chrétienne. En définitive, Nicétas déclare que le message coranique est une inspiration du démon.

L'islam apparaît comme une grossière idolâtrie. Le Coran déclare que Dieu est samad, un être « d'un bloc ». (S.112;2 «’Allâhu-s-samadu = Allah, le Seul à être imploré) C'est donc une idole. Le prophète est un idolâtre, pire encore, un adorateur de Satan qui lui a inspiré sa révélation. Toute la doctrine du Coran mène ces misérables barbares à l'adoration du diable. Nicétas cherche tous les textes susceptibles d'appuyer cette thèse extrémiste, qui va faire fortune chez les polémistes byzantins.

Vient la question de la guerre sainte contre les incroyants qui, pour les musulmans, sont identifiés avec les chrétiens. Nicétas prétend que son correspondant juge légitime le massacre des chrétiens par les armes musulmanes. Les théoriciens de l'islam vont jusqu'à tirer argument religieux de leurs victoires militaires. A la guerre sainte, Nicétas répond en montrant qu'un prophète assassin mène un peuple d'assassins. Souvent les répliques sont très brutales.

Enfin, Nicétas s'arrête à l'éthique : elle s'inspire de la sensualité et tire ses sources des usages arabes. Mahomet est aussi tributaire du manichéisme, dit notre polémiste : dénominations des démons, incantations, négations relatives à Jésus et à sa filiation divine. En définitive, Mahomet est un charlatan bavard qui a réussi grâce à la fourberie et à l'imposture. L'islam est une religion grossière, blasphématoire, idolâtrique et démoniaque.

Tournons-nous maintenant vers le grand théologien et philosophe saint Thomas d'Aquin. Celui-ci se rend bien compte de ce sentiment de nombreux chrétiens de son temps en donnant une analyse concise et aiguë de l'enseignement de Mohammed et des facteurs qui ont contribué à l'expansion de l'islam. Thomas considère l'islam comme une déviation grave du christianisme, ce qui est exact en un certain sens. Un historien comme Hilaire Belloc l'a vu comme une des nombreuses hérésies. Mais il est possible de voir les choses d'une autre façon : on peut dire aussi que Mohammed a voulu remplacer un polythéisme par un monothéisme de composition personnelle dans lequel il a fait entrer pas mal d'éléments du judaïsme et du christianisme, mais où il a développé, en même temps, une violente opposition à la doctrine chrétienne.

Dans la Summa contra gentiles, livre le, chapitre 6, nous lisons :

« Les fondateurs de sectes ont procédé de manière inverse. C'est le cas évidemment de Mahomet qui a séduit les peuples par des promesses de voluptés charnelles au désir desquelles pousse la concupiscence de la chair. Lâchant la bride à la volupté, il a donné des commandements conformes à ses promesses, auxquels des hommes charnels peuvent obéir facilement. En fait de vérités, il n'en a avancé que de faciles à saisir par n'importe quel esprit médiocrement ouvert. Par contre, il a entremêlé les vérités de son enseignement de beaucoup de fables et de doctrines des plus fausses. Il n'a pas apporté de preuves surnaturelles, les seules à témoigner comme il convient en faveur de l'inspiration divine, quand une oeuvre visible qui ne peut être que l'oeuvre de Dieu prouve que le docteur de vérité est invisiblement inspiré. Il a prétendu au contraire qu'il était envoyé dans la puissance des armes, preuves qui ne font point défaut aux brigands et aux tyrans. D'ailleurs ceux qui dès le début crurent en lui ne furent point des sages instruits des sciences divines et humaines, mais des hommes sauvages, habitants des déserts, complètement ignorants de toute science de Dieu, dont le grand nombre l'aida, par la violence des armes, à imposer sa loi à d'autres peuples. Aucune prophétie divine ne témoigne en sa faveur; bien au contraire, il déforme les enseignements de l'Ancien et du Nouveau Testament par des récits légendaires, comme c'est évident pour qui étudie sa loi. Aussi bien, par une mesure pleine d'astuces, il interdit à ses disciples de lire les livres de l'Ancien et du Nouveau Testament qui pourraient le convaincre de fausseté.

C'est donc chose évidente que ceux qui ajoutent foi à sa parole croient à la légère. »

Saint Thomas d’Aquin.

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