Le massacre de Vassy et la Saint-Barthélemy se trouvent dans toutes les histoires : le premier pour montrer
que les catholiques furent provocateurs des guerres civiles; le second pour apitoyer tous les cœurs sur de
grands coupables. Les historiens passent sous silence les excès commis par les huguenots, qui, dès lors,
apparaissent le front entouré de l'auréole des martyrs. Je crois qu'une étude consciencieuse de cette époque
ramènerait les faits à leur juste proportion.
Le massacre de Montpellier eut lieu six mois avant celui de Vassy et la Michelade de Nîmes précéda de
cinq ans la Saint-Barthélemy. Un élément que l'on a oublié et qu'on semble ne pas vouloir consulter, c'est le
peuple, le peuple qui a souffert dans sa foi et dans sa nationalité.
On ne veut pas que le protestantisme ait semé tant de haine populaire sur ses pas : malheureusement, les
documents contemporains sont là pour nous apprendre que le protestantisme s'établit en France autrement que
par des luttes pacifiques. J'aurais pu augmenter ce volume. La matière ne manque pas ; ces quelques récits
suffiront, je l'espère, à montrer la tolérance protestante, et à prouver qu'il y a un sang aussi pur que le sang
huguenot qui fut répandu dans notre patrie et bien avant que les catholiques eussent opéré le massacre de
Vassy et la Saint- Barthélemy.