Syrie...et si toute cette gesticulation avait pour but la paix arabo-israélienne ?
Et si toute cette gesticulation avait un but principal, de préparer la paix syro-arabo-israélienne ? A ce jour le
Veilleur de Ninive n'avait guère abordé ce scénario qui ne pouvait sembler réaliste à quiconque. Toutefois, les
grandes puissances et les puissances régionales se trouvent dans un tel jeu d'alliances, de menaces, de soutiens
et de contradictions, qu'un renversement soudain de situation pourrait se produire.
Mais quels sont les éléments qui font penser que la paix syro-arabo-israélienne est envisageable et peut se
révéler une voie de sortie, tant pour les grandes puissances que pour la Syrie ? Israël trouvant son compte dans
sa sécurité et la stabilisation de la région. Rappelons seulement les faits qui soutiennent un tel scénario :
1° - La guerre qui se déroule en Syrie est une guerre israélo-syrienne exécutée par des mercenaires mandatés
par les Etats-Unis, financés par le Qatar et l'Arabie-Saoudite, appuyée sur la logistique Turque et soutenu par
la propagande française et britannique.
2° - La montée récente des périls est calculée ; elle peut aussi justifier des changements radicaux de positions
de la part des parties en présence.
3° - Les frappes aériennes envisagées sur la Syrie viseraient principalement les extrémistes les plus
irréductibles à un traité avec Israël.
4° - L'Iran, qui se trouve plus isolé qu'auparavant, a mis de l'eau dans son vin en affirmant être prêt au
dialogue avec les grandes puissances sur le nucléaire et en rappelant ne posséder sur son sol que des
générateurs nucléaires à usage civil.
5° - Des négociations israélo-palestiniennes sont en cours qui pourraient être accompagnées de négociations
parallèles israélo-syriennes puis étendues aux Liban et autres pays arabes.
6° - L'attitude de la Russie, bien que ferme, n'est pas si tranchée sur la question syrienne; elle laisse plutôt
penser à un rôle de figuration en façade, de négociation en coulisses.
7° - La politique occidentale est certes motivée sur des objectifs pétroliers et gaziers, mais de façon ultime et
sûrement prioritaire, par la sécurité d'Israël.
La détermination de l'Occident dans le mensonge, l'accusation infondée à l'encontre du régime du Président
Assad, est révélatrice d'objectifs occidentaux bien plus importants que le peuple syrien lui-même, que sa
pléthorique démocratie ou que la morale en politique. Israël est prioritaire pour l'Occident, car la stabilité pour
l'Etat hébreux signifierait pour les Occidentaux, stabilité de la région et en conséquence un accès plus sûr aux
ressources énergétiques. Quant aux rapports avec l'islam et au sein de l'Islam, ils pourraient s'apaiser dans le
cadre d'un grand traité de Paix qui donnerait à chaque partie sa part.
Pour toutes ces raisons, que nous venons d'évoquer, il ne serait pas absurde, à ce stade, de poursuivre la
préparation de la conférence de Genève II, en y intégrant les premiers pas d'une négociation arabo-israélienne,
en même temps qu'une négociation opposition-régime syrien. L'Iran venant ensuite normaliser ses rapports
Le Veilleur de Ninive.