LES PREDICTIONS DES SIBYLLES.
Commençons par la sibylle Pasique, fille de Bérosus, laquelle, du temps du roi Cyrus, allait d?ordinaire
habillée d?une robe de drap d?or, avec un voile blanc sur la tête. Elle parle en ces termes de la Mère de Dieu :
L?Aîné du Tout-Puissant et de la Vierge-Mère
Dans sa ville entrera sur un petit ânon,
D?un doux prince portant et l?effet et le nom,
Afin de ramener le prodige à son Père.
La Lybienne, dont Euripide et Théognis, poètes très anciens, font mention, qu?on ne voyait jamais sans un
chapeau de fleurs sur la tête, dit aussi :
Celui qui seul vivait devant tout temps en soi,
Contemplant à plaisir son essence féconde,
Repose dans le sein de la Reine du monde,
Adore, ange, ton Dieu ; honore, homme, ton Roi.
La Delphique, qui prophétisait avant la ruine de la ville de Troie et servait comme de truchement à l?oracle
Dieu roidira son bras et étendra sa main,
Voulant faire un effort aux lois de la nature,
Une Vierge enfantant sans rompre sa clôture,
Comme elle avait conçu sans sentiment humain
La Cymérienne, qui a emprunté ce nom d?une ville d?Italie voisine de Cumes, raisonnait en cette manière :
Le Prince souverain du bienheureux empire,
Reposant au giron de la Vierge sans pair,
Un astre rayonnant fait paraître emmi l?air,
Qui du soleil levant les rois mages attire.
La Samienne, ou celle de Samothrace, vierge d?une rare beauté, que quelques uns estiment avoir été cette
tant renommée Pitho, dont il est parlé chez Nicanor, au récit des faits d?Alexandre le Grand, et chez
Erastothème, aux vieilles annales des Samiens, nous a laissé ces vers :
Au ciel apparaîtra un astre étincelant,
Ce sera le flambeau qui fera voir aux hommes
Celui qui, étant Dieu, s?est fait ce que nous sommes,
Et fera qu?on adore et la Mère et l?Enfant.
Celle de Cumes, qu?on nomme Amalthée, ou Déiphobé, à cause de son père Déiphobus, fils de Glaucus, qui
rendait ses oracles en Italie, écrit de cette façon :
Dieu, pour se revêtir de l?habit des humains,
Logera dans le sein d?une vierge pucelle ;
C?est des belles la chaste et des chastes la belle,
Car c?est le raccourci de l??uvre des humains.
L?Hellespontique ou Troyenne, de qui Héraclite, philosophe ancien, s?est fort servi, chantait ainsi :
Ce que j?ai vu n?a rien de comparable ;
Un Vierge plus pure après l?enfantement,
Et celui qui de Dieu naît éternellement,
Naissait petit enfant dans une pauvre étable.
La Phrygienne, qu?on voyait la plupart du temps marcher les cheveux épars aux vents, couverte d?une robe
de pourpre, qu?on tient être la Cassandre qui avait prédit au vieil Anchise toutes ses aventures et la ruine de la
ville de Troyes, disait :
Au milieu des saisons et au cours des années,
Dieu voulut que son Fils au monde descendit,
Et que naissant ainsi que l?ange avait prédit,
Il lavât des mortels les taches surannées.
Celle d?Europe, très belle aussi de visage, nous a laissé ce qui suit en ses mémoires :
Le saint Verbe de Dieu, de l?Eternel l?image,
S?en viendra bondissant sur les sacrés coupeaux,
Comme on voit au printemps égayer les chevreaux,
Pour remettre la main à son premier ouvrage.
La Tiburtine, ou celle de Tivoli, dont la statue fut trouvée sur le bord de la rivière, tenant un livre à la main, a
Dieu, qui ne peut mentir, me met ses vers en bouche,
Et me fait annoncer d?une Vierge la couche,
Laquelle en Nazareth Dieu même concevant,
Non loin de Bethléem vierge et mère s?accouche,
Heureuse mille fois la Pucelle qui touche,
Qui baise et qui allaite un si divin Enfant.
L?Aggripine, de qui nous avons moins de connaissance que des autres, tant pour ce qui regarde son pays que
pour le lieu où elle a fait entendre ses vers, prophétisait en ces termes :
Apprenez, fils d?Adam, des siècles la merveille :
Vous verrez en vos jours, sous un habit mortel,
Le Bien-Aimé de Dieu, le Principe immortel,
D?une Vierge naissant qui n?eut onc sa pareille
La Babylonienne, qu?on nomme aussi Erytréenne, fille de grand renom, tant à cause de la clarté de ses
oracles qu?à raison de l?intégrité de sa vie, a parlé si clairement du Sauveur et de sa sainte Mère, qu?on la
pourrait presque prendre pour un évangéliste plutôt que pour une prophétesse. Elle dit ceci :
D?un divin mouvement j?ai mon âme saisie,
Voyant l?air s?adoucir, et du plus haut des cieux,
Du Père souverain le Verbe glorieux
Descendre dans le sein de la Vierge choisie.
A ces oracles sibyllins, nous en pouvons ajouter quelques autres que Dieu, Père de la vérité, a tiré de la
bouche du père du mensonge. L?an du monde, trois mille moins deux, comme les Argonautes eurent
emporté une ville de l?Héllespont nommée Cyzique, ils demandèrent à l?oracle Delphique comment ils
pourraient témoigner reconnaissance de cette victoire.
Voici la réponse que le démon, qui avait pris le nom d?Apollon, fut contraint de leur rendre :
Ecoutez, ô mortels, ce saint commandement :
Adorez un seul Dieu qui gouverne la terre,
Qui le ciel dans sa main et le bas monde enserre ;
Que vos c?urs soient saisis d?un sacré tremblement.
Comme un carreau de feu, plus vite que le vent,
Passe au travers de l?air desserré de la nue,
Ainsi verra-t-on faire en terre sa venue
A l?Aînée de la Vierge et Fils du Dieu vivant,
J?entends qu?à cette Vierge et à son fruit sacré,
(Vous la reconnaîtrez par le nom de Marie,
Car de ses dons la source onc ne sera tarie.)
Soit le temple et l?autel pour jamais consacré.
CANTIQUE D'ANNE - 1 Samuel 2.
" Mon coeur exulte en YHVH /
Je me réjouis en ton secours
Point de Saint comme YHVH ../?.
L'arc des puissants est brisé, /
mais les défaillants sont ceinturés de force./?.
Les rassasiés s'embauchent pour du pain,
mais les affamés cessent de travailler ../ ?.
C'est YHVH qui abaisse et aussi qui élève ./...
Il retire de la poussière le faible,
du fumier il relève le pauvre,
pour lui assigner un siège d'honneur ../...
YHVH juge les confins de la Terre. /?
Il donne la force à son roi,
il exalte la corne de son messie."
Le quatrième oracle de Balaam.
Je le vois, mais non comme présent,
Je le contemple, mais non comme prochain,
Une étoile procède de Jacob,
Un sceptre se lève d?Israël,
Il brise les temples de Moab,
Il extermine tous les fils de tumultes.
Il est sa possession, Seïr son ennemi.
Israël fait des exploits, De Jacob sort un dominateur?.
La Vielle chronique Tractatum de aliquibus nobilitatem et antiquam fundationem carnotensis ecclesiae
tangentibus ? Cartulaire de N.D. de CHARTRES ?
dit en effet qu?avant la naissance du Christ, un temple avait été consacré par les Druides à la Vierge qui
Sa statue, tenant un enfant, y avait été placée, bien qu?ils ne fussent pas existants SELON LE TEMPS
(quamvim nundum temporaliter editis) Elle fit des miracles et guérisons nombreuses. Rouillard dans sa
Parthénée (Melun 1609, p. 94) expliquait comme nous ce fait de ce que « la Vierge a été créé devant toutes les
créatures et devant tous les siècles)
L?ancien missel de Chartres de 1482 consacrait la légende dans une oraison où il est dit
« In honorem matris tuae virginis pariturae ? en l?honneur de la Vierge qui allait enfanter, participe futur
pariturae - primam apud gallos de mysterio tuae incarnationis instituere voluisti. »
(Lourdes, ville initiatique de Grillot de Givry ? Ed. Traditionnelles Paris, page35)
Méditons ces prédictions en ce 3° dimanche de l'Avent et avec Jean le Baptiste pour préparer nos coeurs à la
venue du Sauveur!