SAINTE AGNES, VIERGE ET MARTYR
en 305 après Jésus-Christ,
soit 300 ans avant le Prophète Mahomet, mort en 632
Vie basé sur le panégyrique de saint Ambroise qui l'a écrit quelque 70 ans plus tard.. Ainsi qu’il le dit lui-même, il n’a rapporté ces faits qu’après en avoir pris connaissance dans les « Saints Livres », c’est-à-dire dans les actes des martyres qui existaient à l’époque.
Sainte Agnès est, une jeune martyre de treize ans. Elle était très belle ; et même plus que cela puisqu’à l’élégance naturelle de son corps se joignaient les charmes de son angélique pureté. Son prénom, qui signifie « très pure » était pour ainsi dire prophétique.
Ses parents étaient de la noblesse et habitaient la capitale de l’empire romain. Ils lui firent donner une éducation digne de son rang, et elle se fit vite remarquer par ses vertus et son penchant pour la prière et la méditation. Embrassée d’amour pour Jésus-Christ, elle lui consacra sa virginité et le choisit pour unique époux de son âme.
Mais, un jour, Procope, le fils du gouverneur de Rome, l’ayant aperçu, fut épris d’elle, et vint lui demander sa main. Agnès n’eut pas d’hésitation puisqu’elle s’était donnée au Christ. Aussi, répondit-elle au garçon que c’était chose impossible attendu qu’elle en aimait un autre, avec qui elle s’était déjà fiancée. Fort déçu, Procope s’en alla.
Mais bientôt il revint à la charge et vanta à Agnès toutes les magnifiques richesses qu’il mettait à sa disposition si elle acceptait de devenir sa femme. Mais elle, en souriant, lui fit cette réponse
« Pourrais-je donc déshonorer le premier amant de mon âme en jetant mes regards sur un autre ? Pourrais-je abandonner celui à qui l’amour m’enchaîne ? Sa noblesse est plus grande que la vôtre et son pouvoir plus étendu, sa beauté plus ravissante, son amour plus suave, et ses charmes plus enchanteurs. C’est à lui seul que je conserve ma foi, à lui seul que je me dévoue toute entière. En l’aimant, je suis toujours chaste, en le touchant, je suis toujours pure, en devenant son épouse je reste toujours vierge.»
Ainsi malgré ses instances et ses propositions, malgré sa qualité et ses richesses, Agnès le refusait. Procope en fut si dépité qu’il en tomba malade.
Instruit de la cause de sa mystérieuse maladie, Symphronius, son père, gouverneur de Rome, renouvela auprès d’Agnès une demande en mariage. Peine perdue. Il l’aurait bien forcée, mais ce n’était pas possible puisqu’Agnès faisait partie de la noblesse romaine. Mais, ayant été averti qu’elle était chrétienne, il la convoqua à son tribunal où il lui ordonna, puisqu’elle voulait rester vierge, de se consacrer à la déesse Vesta.
« Si j’ai refusé votre fils, lui répondit Agnès, qui est un homme vivant et en cette qualité capable de voir, d’entendre, de marcher, capable enfin de jouir des avantages de cette vie ; comment pourrais-je vénérer une idole sourde et muette, privé d’âme et de de sens, et faire, à mon Dieu souverain, l’injure de courber la tête devant un simulacre de pierre ? »
Devant cette réponse, Symphronius la menaça par cette alternative : ou elle se consacrait à Vesta, ou alors il la ferait conduire dans une maison de débauche.
« Comme je connais la puissance de mon Seigneur Jésus-Christ, je méprise vos menaces. Je ne sacrifierai pas aux idoles, et je ne serai pas souillé par l’impureté des autres. J’ai avec moi un ange du Seigneur pour gardien de mon corps. »
Alors, le Magistrat ordonna qu’elle fut immédiatement dévêtue et conduite ainsi dans le lieu de débauche. Mais aussitôt qu’on la dépouilla de ses vêtements, ses cheveux par miracle se déroulèrent en si grande abondance autour d’elle qu’ils l’enveloppèrent bien mieux qu’un vêtement. Quand elle fut parvenue au lupanar et conduite dans une chambre, un ange la prit sous sa garde en l’entourant d’une lumière si vive que personne ne pouvait en soutenir l’éclat. Agnès, se mettant à genoux, demanda au bon Dieu de lui fournir un vêtement, ce qui eut lieu en effet. Une tunique toute blanche apparut dans la chambre, et elle s’en revêtit aussitôt. Saint Ambroise rapporte que sa chambre et la maison entière étaient devenues comme un lieu de prières. Tous ceux qui y venait avec de mauvaises intentions, s’en retournaient plus purs qu’ils n’y étaient entrés.
Un seul s’obstina dans son projet de déshonorer notre sainte. Ce fut le fils du gouverneur, Procope, qui brûlait de passion pour elle. Mal lui en pris, car avant qu’il eût pu toucher la jeune fille, Procope tomba raide mort sur le sol de la chambre. Cela provoqua un grand émoi, et une foule de plus en plus nombreuse et quelque peu excitée se rassembla devant cette maison de mauvaises mœurs.
Symphrosius fut bien sûr rapidement avertit de la mort de son fils. Il se rendit au lupanar où il trouva la foule en ébullition toute remontée contre Agnès. Il interrogea Agnès, puis lui demanda de rendre la vie à son fils afin de lui prouver que ce n’était pas par un sortilège que celui-ci était mort. Agnès y consentit. Elle se mit en prières, et le Bon Dieu lui accorda cette résurrection.
Et voici qu’à la stupeur de tous, Procope, revenu à la vie, se mit à proclamer à haute voix sa conversion par ces paroles :
« Il n’y a qu’un seul Dieu, roi du Ciel et de la terre, et c’est le Dieu des chrétiens. Tous les temples sont vains, comme les dieux qu’on y adore et qui ne peuvent rien ni pour eux-mêmes ni pour les autres. » Lire Psaume 95, 5 : "Parce que tous les dieux des nations sont des démons, le Seigneur a fait les cieux."
A ces mots, les prêtres des idoles qui étaient là réclamèrent aussitôt la mort de la magicienne Agnès, et toute la foule de se joindre à eux par ces cris « A mort la magicienne, à mort celle dont les maléfices changent les cœurs et tourne les esprits ! »
Le gouverneur, touché par le miracle, voulait la délivrer, mais il eut peur du tumulte. Aussi, n’osant pas protéger Agnès ni non plus la condamner, prit-il le parti de remettre la cause entre les mains de son substitut.
Celui-ci eut vite fait de juger la cause : il condamna Agnès à être brulée vive, mais les flammes ne firent aucun mal à Agnès. Elles se séparèrent en deux devant elle, mais atteignirent la foule qui était autour du bucher. Alors, comme les trois enfants dans la fournaise, Agnès se mit à bénir le Bon Dieu. Et quand sa prière fut achevée, le feu s’éteignit complètement.
Pour en finir avec elle, le substitut ordonna qu’Agnès eût la tête tranchée, ce qui fut immédiatement exécuté : En ce 21 janvier 305 l’Eglise comptait une martyre de plus, la vierge sainte Agnès, morte à l’âge de 13 ans.